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Photo du rédacteurLucie Richard

KUMBHAKA, LA TROISIÈME VOIE.


J’aime bien parler en ces mots de la Kumbhaka lorsque nous travaillons sur le souffle en Yoga du Son. Ce mot sanskrit qui signifie apnée.

 

« L’air que vous inspirez n’est pas un simple gaz. Il est comme une sorte de grand souffle qui remplit et anime tout l’espace autour de vous, entre ciel et terre.

Ainsi, nous sommes enveloppés de ce fluide, de ce souffle énergétique.

Notre respiration est la manifestation du lien que nous entretenons chaque instant avec le cosmos.

Nous pensons que c’est un mouvement binaire mais il s’agit en réalité d’un rythme ternaire. Entre l’inspire et l’expire, entre l’expire et l’inspire, il y a cet arrêt imperceptible, cette suspension que nous appelons Kumbhaka, une troisième voie.

La dualité apparente se résout toujours sur un autre plan, en tryade occulte. »

 

Je ne résiste pas à vous partager cet extrait d’un texte de Bayo Akomolafé. Je viens tout juste de découvrir cet auteur, poète, philosophe nigérien incroyablement inspirant dont la pensée résonne avec mes mots.

Il élève, transcende, densifie, éclaire et sublime.Pour nous amener plus loin encore sur cette 3e voie.


Ecoutons-le :

 

« Je suis tout à fait convaincu que même si les océans bouillonnent,

Que les ouragans frappent violemment nos côtes autrefois sûres,

Que l’air transpire de la chaleur d’une catastrophe imminente,

Et que nos poings protestent contre le déni de justice climatique,

Il existe un chemin qui n'a rien à voir avec la victoire ou la défaite : un endroit dont nous ne connaissons pas encore les coordonnées ; une question que nous ne savons pas encore comment poser.

 

La pointe de la flèche disparue n'est pas simplement de percer la cible et de porter le trophée : la pointe de la flèche est de chanter le vent et de refaire le monde dans la brièveté du vol.

 

Il y a des choses que nous devons faire, des paroles que nous devons dire, des pensées que nous devons penser qui ne ressemblent en rien aux images de réussite qui ont si profondément envahies notre vision de la justice.     

 

Puisse cette nouvelle décennie rester dans les mémoires comme la décennie du chemin étrange, de la troisième voie, du binaire brisé, de la rupture traversée, du moment kairotique, du mouvement posthumain d'émancipation, du don de la désorientation qui a ouvert de nouveaux lieux de pouvoir. Et des membres lents.

 

Puisse cette décennie apporter plus que de simples solutions, plus qu'un simple avenir – qu'elle apporte des mots que nous ne connaissons pas encore et des temporalités que nous n'avons pas encore habitées. Puissions-nous être plus lents que la vitesse ne pourrait le calculer, et plus rapides que la gravité des mots ne peut nous emprisonner. Et puissions-nous être visités si minutieusement et rencontrés dans des endroits sauvages si massivement que nous restons perdus.

 

Prêt pour le compostage. Prêt pour l'impossible.      

 

Bienvenue dans la décennie du fugitif. »



La troisième voie
Bayo Akomalafé

 

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